
La cuisine végétarienne est connue en Asie, notamment sous le nom sùshí (素食 ; « nourriture végétarienne »), chúnsù (纯素 ; « végétarien »), zhāicài (斋菜 ; « alimentation de jeûne ») en Chine, en Malaisie, à Singapour et à Taïwan ; đồ chay au Vietnam ; shōjin ryōri(精進料理 ; « cuisine de dévotion ») au Japon ; sachal eumsik (사찰음식 ; « nourriture du temple ») en Corée ; jay (เจ) en Thaïlande. Les plats constituant la cuisine bouddhique d’une région sont influencés par le style culinaire local.

La cuisine bouddhique de l’Asie de l’Est diffère de la cuisine végétarienne occidentale par le fait d’éviter de mettre un terme à la vie végétale. Le vinaya bouddhique appliqué par les moines et les nonnes interdit de blesser les plantes. Par conséquent, en toute rigueur, les légumes-racines (comme les pommes de terre, les carottes, les oignons et l’ail) ne sont pas utilisés puisque cela conduirait à la mort de la plante. Le vinaya interdit aussi la consommation de mangues et d’ail aux moines et aux nonnes pour une autre raison : par le passé, des moines auraient récolté plus que ce qu’ils pouvaient consommer en un jour. On trouve cette interdiction aussi bien dans le vinaya theravada que le vinaya mahayana. Cette règle doit être appliquée en toute occasion, elle n’est pas limitée aux jours saints.
En plus de cette interdiction de l’ail, pratiquement tous les ordres monastiques mahayana en Chine, au Japon et au Vietnam évitent spécifiquement de consommer des plantes fortement odorantes comme l’asafoetida, l’échalote, l’allium senescens (en), et ils les appellent wǔ hūn (五荤 ; « les cinq légumes âcres et à forte odeur ») ou wǔ xīn (五辛 ; « les cinq épices ») parce qu’ils ont tendance à stimuler les sens. Cette pratique est basée sur les enseignements trouvés dans le sutra Brahamajala (en), le sutra Surangama et le sutra Lankavatara.
L’alcool et les autres drogues sont aussi évitées par beaucoup de bouddhistes en raison de leurs effets sur l’esprit et « l’attention ». Cela fait partie des Cinq Préceptes qui commandent de ne pas consommer des « substances addictives ». La définition de l’addiction dépend de chaque individu mais la plupart des bouddhistes considèrent l’alcool, le tabac et les drogues autres que les médicaments comme pouvant créer une addiction. Bien que les effets de dépendance à la caféine soient désormais notoires, les boissons caféinées et en particulier le thé ne sont pas incluses dans cette restriction ; le thé en particulier est considéré comme bon pour la santé et bénéfique, son effet de doux stimulant pour l’esprit recherché. Il y a de nombreuses légendes concernant le thé. Parmi les personnes qui pratiquent la méditation, on le considère comme capable de préserver la vigilance d’une personne et l’éveil sans surexcitation.