
1-Près
d’un millier d’années s’est écoulé depuis l’âge d’or des rois Cheng et
Kang. De nombreux dirigeants ont tenté de les égaler, mais cette époque
de paix et de prospérité est révolue. Les dirigeants n’observent plus la
droiture et la morale dans leur gouvernance et nourrissent des désirs
égoïstes, au détriment de l’intégrité et de la bienveillance.
Rouleau 19; Han Shu, Vol.7
2-En
général, tout ce qui se développe trop vite s’écroule tout aussi
rapidement, alors qu’un développement lent et régulier est plus assuré
de produire des résultats favorables. Les plantes qui fleurissent en
début de matinée se dessèchent et flétrissent dans la soirée, mais les
pins, à la croissance lente, survivent dans le froid extrême de l’hiver.
Ainsi, un homme de bien1 n’agit jamais dans la hâte.
Rouleau 26: Wei shu, Vol.2
3-Le Duc
Yi de l’état de Rong était connu pour s’accaparer les richesses sans
avoir conscience des effets néfastes que cela engendrait sur la société.
Les richesses sont les sources mêmes de la survie de centaines d’êtres
entre le ciel et la terre. Se les accaparer donne lieu ç une situation
de déséquilibre qui provoque beaucoup de torts. Comment peut-on
monopoliser les ressources quand elles sont nécessaires à tant de
personnes ? Cela suscite la colère du peuple. Si nous enseignons au
souverain de monopoliser les ressources au lieu de lui demander de
prendre des précautions contre les catastrophes majeures, son règne
peut-il durer longtemps ?
Rouleau 11: Shi-Ji, Vol.1
4-Rechercher
excessivement la splendeur visuelle fausse la vision et empêche de voir
au delà des apparences. Chercher sans cesse l’excitation musicale
engourdit l’audition et entrave la capacité à apprécier les subtilités
des notes. Profiter avec excès d’une cuisine raffinée fausse le goût et
empêche de se délecter vraiment des mets. Se vautrer dans le frisson de
la chasse au gibier rend arrogant et cruel. Désirer des objets rares et
précieux rend avide et conclut à agir sans scrupules.
Rouleau 34: Lao Zi
5-Le Roi
Yi de l’Antiquité disait: « L’obsession des femmes, de la chasse, du bon
vin, du chant, de la danse, et des résidences luxueuses où abondent les
peintures et les sculptures inestimables représente pour un souverain
le risque de causer la ruine de son pays. »
Rouleau 2: Shang Shu
6-Un
dirigeant qui mène son pays vers la ruine s’efforce en général d’élargir
son territoire mais néglige son devoir de bienveillance, et recherche
le prestige au détriment de la vertu. Ce faisant,, il perd toutes les
conditions qui peuvent assurer la survie de son pays et se dirige
inévitablement sur la voie de la destruction.
Rouleau 35: Wen Zi
7-Rien ne
peut causer plus de tort à un dirigeant que de quérir l’adoration et la
popularité. S’il tombe dans ce piège, ses administrés n’auront aucun
mal à connaître ses désirs et à s’y conformer.
Rouleau 48: Ti-Lun
1. Un homme de bien, ou gentilhomme, junzi 君子 est une notion centrale de l’enseignement confucéen. Traditionnellement ce terme désignant une personne noble de rang. Confucius l’emploie dans le sens de personne noble moralement et vertueuse.